VIDÉO - Baisse du pouvoir d'achat, hausse des coûts : les bistrots et les cafés trinquent

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Léa Deschateaux, Séverine Fortin
Publié le 13 octobre 2023 à 12h54

Source : JT 20h Semaine

Depuis presque 40 ans, nous allons moins souvent au restaurant ou au bistrot, au grand désespoir des propriétaires de cafés.
En cause ? La baisse du pouvoir d'achat et l'envolée des coûts de l'énergie ou des matières premières, mais aussi la concurrence des enseignes de restaurations rapides, toujours plus nombreuses.
Le 20H de TF1 a pu le constater à Chartres et à Paris.

Des terrasses de plus en plus vides. À Chartres (Eure-et-Loir), les cafés et les bistrots se retrouvent confrontés à une baisse de fréquentation. Raison principale : le pouvoir d'achat des Français qui ne cesse de diminuer. "C'est sûr qu'on y va moins qu'avant, et puis les habitudes changent énormément", confirme une habitante. "On fait plus attention", embraye une autre. "Mais ça reste un plaisir quand même, il faut en profiter."

Pour conserver sa clientèle et rester attractif, le Café Serpente, situé au pied de la cathédrale, a tenté de contenir au maximum les hausses des tarifs de sa carte. "Cet été, on a été forcés d'augmenter les prix d'un euro, mais on a essayé de limiter cette augmentation, tout en rognant notre marge", explique Cyriane Dastakian, la responsable, dans le reportage du 20H de TF1 à retrouver en tête de cet article. Objectif, rester rentable malgré des factures d'énergies et des coups des matières premières qui ont flambé depuis le début de l'année 2023. Au total : +40% pour cet établissement, assure la tenancière. 

Durement touchés par le contexte économique, beaucoup de bistrots ont été contraints de mettre la clé sous la porte. Ils étaient 200.000 dans les années 60, contre 34.000 aujourd'hui. À Paris, Alain Fontaine, qui dirige le restaurant Le Mesturet, a perdu la moitié de ses couverts en moins d'un an. Mais selon lui, l'inflation n'est pas la seule raison. "Les sandwicheries à côté se sont ouvertes après le Covid et sont venues sur notre marché", relève-t-il. "Nous, on a un menu fait maison produit par des professionnels à 14-15 euros, et eux, ils viennent à 10-12 euros", poursuit-il, pointant "une concurrence un peu déloyale".   

Autre difficulté pour les patrons de cafés : le remboursement des prêts garantis par l'État, accordés pendant la pandémie. "Il y a mécaniquement un effet de rattrapage en 2023, qui est en réalité la première année pleine de remboursement des PGE. Et donc il y a un peu plus d'entreprises qui déposent le bilan", analyse Serge Préville, administrateur judiciaire à l'Institut français des praticiens des procédures collectives (IFFPC).    

Pour défendre l'art du bistrot à la française, certains acteurs du secteur souhaitent mieux encadrer l'appellation. Et pourquoi pas en inscrivant nos cafés au patrimoine mondial de l’Unesco ?


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Léa Deschateaux, Séverine Fortin

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